A Cyzique, Probus prépare une campagne militaire en orient

Description de la monnaie :

Aurelianus en billon de 24 mm pour 3,6 grs, avers : IMP C M AVR PROBVS PF AVG, revers : CONCORDIA MILITVM, atelier de Cyzique (280), 3ème émission, 3ème officine (RIC 907)

Ayant réussi au cours des trois premières années de son règne à rétablir l'ordre sur le limes rhéno-danubien, Probus tourne désormais son attention vers l'orient. Accompagné de ses légions, il s'installe au delà du Pont, à Cyzique, où il fait rouvrir l'atelier monétaire fermé depuis 277 ap. JC. Le numéraire produit vante alors la concorde de l'armée, accompagné d'un registre iconographique montrant au revers de la monnaie l'empereur couronné par une Victoire. Probus jouit d'une réputation de tacticien habile et de général invaincu, ce qui a pour effet de déstabiliser ses adversaires. Aussi, le roi perse Vahram II, impressionné par la démonstration de force faite par les Romains en Isaurie, s'empresse t'il de demander la paix à Probus. Magnanime, celui-lui accordera, tout à la joie d'être enfin parvenu à redonner à l'empire romain ses fastes d'autrefois.

Probus, empereur invincible

Description de la monnaie :

Aurelianus en billon de 22 mm pour 3,8 grs, avers : IMP PROBVS INV AVG, revers : CONCORD MILIT, atelier de Siscia (277), 2ème émission, 1ère officine (RIC 657)

Au printemps 277 ap. JC, le passage de Probus à Siscia est l'occasion de grandes festivités ainsi que d'importantes émissions monétaires destinées à ses légions en marche vers l'occident romain. Officier d'origine illyrienne, Probus doit à son mérite militaire son accession au trône impérial. Aussi, commande t'il une véritable opération de propagande en faisant émettre des aureliani dont le droit vante son invincibilité. Par cet intermédiaire, il justifie aux yeux de tous sa récente prise de pouvoir et se place également sous la protection du dieu Sol, dont le qualificatif d'invictus est ici emprunté. Béni des dieux et fort du soutien de ses soldats, Probus n'a plus qu'à gagner Rome pour y faire ratifier son élection à la pourpre impériale par le sénat.

Probus sous la protection d'Hercule

Description de la monnaie :

Aurelianus en billon de 23 mm pour 3,7 grs, avers : IMP C PROBVS PF AVG, revers : HERCVLI PACIF, atelier de Ticinum (278), 4ème émission, 2ème officine (RIC 381)

Revêtu de la toga palmata attestant de la prise de fonction de son second consulat au début de l'année 278 ap. JC, Probus apparaît sur cette monnaie en empereur triomphant. Néanmoins, au même moment, c'est en chef militaire qu'il intervient menant une campagne énergique pour libérer la Gaule de la pression barbare. Déployant son génie militaire, il parvient à redresser une situation longtemps compromise. Béni des dieux, il l'est en partie d'Hercule qui, depuis le règne de l'usurpateur gaulois Postume, fait office de divinité tutélaire privilégiée au delà des Alpes. Fort de ce soutien local, Probus fait cause commune avec le héros mythologique paré ici de sa massue et de la peau du lion de Némée pour se présenter aux yeux des populations libérées ainsi que des soldats comme un pacificateur.

Le retour triomphal de Probus à Siscia

Description de la monnaie :

Aurelianus en billon de 22 mm pour 3,4 grs, avers : IMP C M AVR PROBVS AVG, revers : ADVENTVS AVG, atelier de Siscia (278), 5ème émission, 6ème officine (RIC 625)

Originaire de Sirmium, Probus a déjà reçu les honneurs d'un accueil triomphal lors de son passage en Illyrie au printemps 277 ap. JC. Mais l'urgence de la situation militaire en Gaule ne lui a pas permis de goûter plus longtemps que quelques jours le bonheur de retrouver ses concitoyens. Plus d'un an plus tard, à l'automne 278 ap. JC, il est enfin de retour à Siscia, auréolé de ses récents succès sur les barbares du Rhin. C'est alors l'occasion pour toute la population de se joindre au cortège impérial afin d'acclamer l'empereur victorieux et de profiter de ses largesses. Un donativum, sous la forme d'un don en numéraire, est accordé au peuple qui se masse sur le passage de son héros. La monnaie présentée ici illustre ce fait, mettant l'empereur en position de parader à cheval et saluant la foule du geste. Bientôt, après avoir profité de ses quartiers d'hiver, il repartira pour l'orient et ses champs de bataille.

A Antioche, un art du portrait impérial singulier

Description de la monnaie :

Aurelianus en billon de 22 mm pour 4,6 grs, avers : IMP C M AVR PROBVS PF AVG, revers : RESTITVT ORBIS, atelier d'Antioche (280), 2ème émission, 4ème officine (RIC 925)

Avec huit ateliers frappant aureliani aux quatre coins de l'empire romain, le monnayage du règne de Probus présente un panel intéressant de portraits impériaux correspondant à la véritable maîtrise artistique détenue par les monétaires locaux. Aussi, les scalptores de l'atelier syrien d'Antioche oeuvrent-ils à la réalisation de bustes reconnaissables au premier coup d'oeil : si le style employé peut-être présenté comme un peu "rude", il est à noter que cela se justifie peut-être par le fait qu'Antioche ne produira en tout et pour tout que deux émissions (276 et 280 ap. JC) à l'occasion du passage de Probus dans la province. Ici, dans le cadre de l'exemple présenté, la tête de l'empereur semble posée sur un cou massif. Les traits du visage sont peu détaillés à l'exception des rides marquant le front de l'empereur et surtout de ses yeux proéminents, dont la taille importante offre une représentation singulière de Probus sans doute un peu éloignée de la réalité.

Quand Probus poursuit la course du soleil

Description de la monnaie :

Aurelianus en billon de 24 mm pour 2,9 grs, avers : IMP C M AVR PROBVS P AVG, revers : SOLI INVICTO, atelier de Siscia (279), 6ème émission, 1ère officine (RIC 774)

En de nombreux points de sa politique, Probus se montre, au cours de son règne, le continuateur de l'oeuvre d'Aurélien. Attaché à restaurer l'unité de l'empire romain et à en défendre les frontières, il montre également un zèle religieux particulier envers le dieu Sol, qu'Aurélien avait consacré en lui dédiant un temple sur le champ de Mars à Rome. Natif d'Illyrie et ayant passé sa vie dans les camps militaires, Probus est d'autant plus enclin à encourager un culte d'origine oriental très populaire auprès des soldats. Sur cette monnaie de Siscia datée de 279 ap. JC, on peu voir au revers la divinité, fouet en main, conduisant un quadrige de chevaux à vive allure. A l'avers, Probus porte la haste sur l'épaule et un bouclier. Il n'est pas encore coiffé du casque caractérisant habituellement les bustes militaires, mais l'attitude guerrière de l'empereur ne fait pas l'ombre d'un doute. Après avoir achevé de sécuriser la province de Thrace, il s'apprête à rejoindre l'orient pour y préparer une campagne contre la Perse, tout en poursuivant la course du soleil...

Pour son 5ème consulat, Ticinum honore Probus le "juste"

Description de la monnaie :

Aurelianus en billon de 24 mm pour 3,5 grs, avers : IMP C PROBVS AVG, revers : SALVS AVG, atelier de Ticinum (282), 10ème émission, 3ème officine (RIC 499)

Commandant suprême des armées de par son titre d'imperator, Probus n'en est pas moins garant du cadre politique induit par la tradition républicaine romaine. Aussi, au début de l'année 282 ap. JC, revêt-il de façon honorifique son cinquième consulat qui fait de lui le chef du pouvoir exécutif. A l'occasion des cérémonies officielles d'intronisation, il porte le manteau consulaire qui consiste en une toge richement brodée conservée parmi les nombreux trésors amassés au temple de Jupiter Capitolin à Rome. Il tient par ailleurs le scipio, sceptre remis aux généraux victorieux lors de la cérémonie du triomphe. Le droit de cette monnaie nous montre donc Probus investi de tous les symboles de son autorité impériale. Au revers célébrant la santé apparaît dans le champ à gauche une lettre énigmatique, V. Il s'agit en fait de la troisième lettre d'un mot qui en compte six, tout comme le nombre d'officines de l'atelier monétaire de Ticinum, et qui, mises bout à bout, forment le mot EQVITI. Par cet intermédiaire, il est possible d'attribuer à Probus le surnom de "juste" ou d'"équitable". Cette qualité semble en effet avoir présidé aux décisions prises durant son règne. Néanmoins, les légionnaires stationnés à Sirmium n'auront pas de scrupules à assassiner Probus le "juste" après avoir appris l'usurpation du préfet du prétoire, Carus, à la fin de l'été 282 ap. JC.