Si tous les chemins mènent à Rome, il est à remarquer que bon nombre de domaines conduisent aussi à l'Histoire, que cette dernière soit d'ailleurs petite ou grande... C'est le cas de la numismatique qui, au delà de l'idée même de collection, invite l'homme à éclairer d'un jour nouveau l'action d'un empereur ainsi que le quotidien de ses lointains ancêtres...


Copie d'un médaillon de Bronze de Probus émis à l'occasion de son triomphe à Rome en 281 ap. JC
MARCVS AVRELIVS PROBVS, quelques repères biographiques
-19 août 232 : Naissance à Sirmium, capitale de la Pannonie.
-Sous Valérien Ier (253-260), devient tribun militaire.
-Sous Gallien (260-269), commande la IIIème légion Felix et participe aux campagnes militaires contre les Germains et les Sarmates.
-Sous Aurelien (270-275), commande la Xème légion Gemina et reconquiert l'Egypte.
-Sous Tacite (275-276), devient Dux Orientis.
-Juillet 276 : acclamé empereur par les soldats de l'armée d'orient.
-Juin-Juillet 277 : fait son entrée à Rome.
-Printemps 278 : achève victorieusement une campagne militaire qui repousse les barbares au delà du Rhin en Rhétie.
-279 : restaure l'ordre dans les provinces de Mésie et d'Illyrie menacées par les Goths et les Sarmates.
-280 : élimine Saturninus, usurpateur en orient, avant de signer un traité de paix avec le roi des Perses.
-281 : fait face à de nouvelles tentatives d'usurpation en Gaule et en Bretagne avant de faire un retour triomphal à Rome, où il offre des jeux somptueux.
-Septembre 282 : tombe, victime d'une mutinerie, alors qu'il se préparait à une nouvelle campagne contre la Perse.

mercredi 28 avril 2010

Probus général invincible et homme providentiel

Description de la monnaie :
Aurelianus en billon de 24 mm pour 3,1 grs, avers : VIRTVS PROBI INVICTI AVG, revers : PROVIDENT AVG, atelier de Ticinum (281), 9ème émission, 2ème officine (RIC 492)

L'année 281 ap. JC constitue la date faste du règne de Probus. Vainqueur des barbares sur le Rhin et sur le Danube, l'empereur est également parvenu à échapper à la menace que faisaient peser sur son pouvoir les usurpateurs Saturninus à Alexandrie, Bonosus à Cologne et Proculus à Lyon. Aussi peut-il célébrer son triomphe à Rome durant l'été où il offre au peuple des jeux somptueux. La plèbe voit désormais en lui l'homme providentiel, garant de l'ordre et de la sécurité de l'empire. Car Probus demeure avant tout un général victorieux, voire même invincible si l'on en croit la légende originale de cette monnaie frappée à Ticinum. Fort de ses succès, l'empereur envisage bientôt de conduire une expédition décisive contre la Perse. Son destin, ponctué par une mort aussi cruelle qu'inattendue, ne lui permettra malheureusement pas de marcher sur les traces du conquérant Alexandre le Grand.

mardi 6 avril 2010

Probus et ses titres honorifiques

Description de la monnaie :
Aurelianus en billon de 24 mm pour 3,3 grs, avers : IMP C M AVR PROBVS AVG, revers : PM TRP COS PP, atelier de Rome (276), 1ère émission, 2ème officine (RIC 607)

Général acclamé par ses troupes, Probus porte le titre d'imperator qui le désigne de fait comme le chef de l'état romain depuis la fin de l'été 276. Néanmoins cet honneur militaire n'est pas le seul dont il soit paré à partir de cette époque. Le revers de cette monnaie de l'atelier de Rome, qui montre l'empereur tenant un sceptre en main entre deux enseignes légionnaires, s'accompagne d'une légende des plus complexes à identifier pour le néophyte; elle ne l'était pas pour le citoyen romain du 3ème siècle. L'utilisation d'abréviations permet au graveur de faire apparaître clairement aux yeux de tous que Probus est tout à la fois honoré du titre de pontifex maximvs (Grand pontife, chef de la religion romaine), revêtu de la tribunicia potestas (puissance tribunicienne faisant de lui le maître des lois) et consul pour la première fois (COS). A cela s'ajoute l'honneur suprême d'être considéré comme le pater patriae (PP, père de la patrie). Si l'ensemble de ces titres fait référence aux traditions de la république romaine, le fait qu'ils soient trustés par un seul homme projette Probus dans la peau de l'homme providentiel et du souverain à la mode orientale.